"Monsieur, c'est vrai qu'ils vont annuler les Jeux Olympiques?"
Evidemment, si les problèmes du Tibet auraient laissé indifférent nos élèves il y a un an, tout ce qui touche aujourd'hui aux Jeux Olympiques dans les médias attire leur attention. Nous avions déjà abordé les problèmes des droits de l'homme en pleine campagne présidentielle, quand déjà certains appelaient au boycott des Jeux. Il avait fallu leur parler du peu de chose que l'on sait ou que l'on croit savoir, leur parler de Tien An Men, leur montrer cette photo qui a fait le tour du monde, sentir la gêne de Xuan, notre première collaboratrice chinoise.
Mais c'était tellement loin de leur univers que je ne sais pas comment il avaient perçu cette notion de droits de l'homme.
Aujourd'hui, le problème Tibétain fait de nouveau la une. Et cette fois, peut-être essaient-ils de comprendre. Mais dans une balance qui oppose droits de l'homme et intérêts économiques la disproportion semble telle que la seule chose qui s'encrera dans leur tête est une morale de fable: la raison du plus fort est toujours la meilleure... et pourtant tellement loin de la raison.
Néanmoins notre projet est un projet pédagogique qui ne peut se permettre de prendre parti sous peine de quoi il serait à remettre intégralement en cause. Il prend son sens dans les valeurs sportives qu'il défend, dans la création artistique et dans une culture dont la richesse n'est pas à remettre en cause. Toutes les ombres chinoises ne doivent pas nous empêcher d'avancer.
Ombres chinoises, c'était le défi de la scène que nous avons tournée jeudi.
Le soir de noël 1944, les soldats japonais viennent arrêter Barnabé sous les yeux de ses enfants.
Je vous livre un petit making-of de cette aprés-midi de tournage à la Friche de la Belle de Mai. Il faudra passer un peu de temps en post-production pour vous livrer cette scène.